Qu’est-ce que la Trame verte et bleue ?
Les animaux ont besoin de se déplacer pour réaliser leur cycle de vie : se nourrir, se reposer, se reproduire, se disperser, migrer, etc. Pour préserver et restaurer leurs possibilités de déplacement, une politique publique a émergé en France en 2010 : la Trame verte et bleue (TVB). « Vert » fait référence aux milieux naturels terrestres – forêts, prairies, haies – fragmentés par l’urbanisation, les infrastructures de transport et l’agriculture intensive, et « bleu » aux cours d’eau fragmentés notamment par les barrages, et aux milieux humides.
Y a-t-il d’autres types de trames ?
Au fil des années, les territoires ont innové en prenant en considération d’autres compartiments du vivant : la Trame aérienne concerne la faune volante, confrontée à des obstacles tels que les lignes électriques, les bâtiments ou les éoliennes. La Trame brune se focalise sur la faune du sol. L’écologie sensorielle est également prise en compte à travers la Trame noire, intégrant la pollution lumineuse comme facteur de fragmentation, et la Trame blanche pour la pollution sonore. Bien que la politique TVB englobe de fait ces différentes facettes, on emploie parfois le terme plus général de Trames écologiques.
Pourquoi cette politique est-elle primordiale ?
Elle permet de lutter contre la principale cause de perte de biodiversité : la dégradation et la fragmentation des habitats naturels. Elle contribue également à l’adaptation des écosystèmes face au changement climatique en aidant les espèces à conserver des capacités d’adaptation de leur aire de répartition géographique en fonction de l’évolution des conditions climatiques locales. De plus, elles jouent un rôle dans la qualité des paysages, comme les paysages bocagers.
Quel est le rôle des collectivités dans le maintien des trames écologiques ?
Il est central. Elles peuvent identifier et cartographier les continuités écologiques, intégrer ces enjeux dans leurs documents d’urbanisme (PLU, SCoT) et mettre en œuvre des actions de préservation et de restauration : limitation de l’urbanisation, réalisation de passages à faune pour permettre aux animaux de traverser les routes, suppression de seuils sur les cours d’eau, réduction de l’éclairage nocturne…
« Les collectivités territoriales jouent un rôle central dans le maintien des trames écologiques »
Comment l’OFB encourage-t-il de tels projets ?
L’Office français de la biodiversité (OFB) soutient ces initiatives dans le cadre de son centre de ressources Trame verte et bleue, en favorisant les échanges entre les professionnels et en proposant des ressources techniques. Il accompagne également les collectivités à travers des dispositifs comme « Territoires engagés pour la nature », qui valorisent et soutiennent les actions en faveur de la biodiversité, et les Atlas de la biodiversité communale. Ensemble, ces efforts contribuent à préserver la richesse naturelle des territoires et à restaurer des milieux naturels durables et résilients.