Comment mieux connaître la biodiversité de son territoire ?
La première étape consiste à faire l’état des lieux des données existantes. Cette base peut ensuite être approfondie par des inventaires ciblés, comme avec les Atlas de la biodiversité communale, ou ABC. Ces projets, portés par les collectivités, visent à fournir des diagnostics écologiques partagés avec les habitants et acteurs locaux, une approche qui dépasse le simple répertoire d’espèces puisqu’elle permet d’identifier les enjeux écologiques et les zones prioritaires pour agir.
En quoi une meilleure connaissance contribue-t-elle à protéger la biodiversité ?
Si toute action est importante, la cartographie des enjeux fait émerger des priorités claires pour mettre en place une vraie stratégie ciblée sur un territoire. Préserver des mares et des haies, par exemple, nécessite d’abord de savoir où elles se trouvent ! Un bon diagnostic permet de comprendre quoi protéger, où et comment, sur la base de connaissances scientifiques solides. L’action publique sans diagnostic préalable perd en efficacité, alors que la connaissance la sert.
Quel intérêt pour les collectivités ?
C’est un outil d’aide à la décision, utile aux élus en termes d’aménagement et de planification locale. Une bonne connaissance du territoire est aussi une manière de valoriser sa richesse naturelle, source de fierté locale pour tous. Communiquer sur ces diagnostics, enfin, peut aider à sensibiliser aux enjeux écologiques : les sciences participatives, animations nature ou comptages citoyens, notamment, permettent d’associer le grand public à la démarche dès le début pour faciliter la mise en œuvre de politiques locales.
« Connaître la richesse naturelle de son territoire donne envie de le protéger. La biodiversité n’est pas une contrainte, mais un atout pour les collectivités. »
Comment concilier protection de la biodiversité et aménagement du territoire ?
L’artificialisation des sols, qui entraîne la fragmentation et la destruction des milieux naturels, reste la plus grande menace pour la biodiversité en France. Une bonne connaissance du fonctionnement écologique d’un territoire aide à repenser le développement urbain en identifiant les zones à préserver ainsi que les continuités écologiques, et donc encourager des logiques de sobriété foncière. Elle permet d’avoir toutes les clés en main pour prendre en compte les différents enjeux, anticiper les impacts et faire des choix avisés.
Comment l’OFB encourage-t-il de tels projets ?
Nous jouons un rôle de facilitateur au niveau local avec les ABC, que nous soutenons financièrement à hauteur de 80 %. Depuis 2017, nous avons accompagné plus de 600 projets, à l’échelle communale ou intercommunale. Il s’agit souvent de la première étape d’un engagement pérenne dans le cadre de Territoires engagés pour la nature, aboutissant parfois à une candidature à Capitale française de la biodiversité, concours co-porté par l’OFB. Nous accompagnons également des protocoles de sciences participatives en association avec le Muséum d’histoire naturelle, comme Vigie-Nature et Vigie-Nature École pour les scolaires. Et de manière plus générale, l’OFB a un rôle de vulgarisation, de partage et de mise à disposition des connaissances, notamment avec l’Observatoire national de la biodiversité