En quoi est-ce important de sensibiliser les citoyens à la préservation de la biodiversité ?
Selon l’IPBES, l’équivalent du GIEC pour la biodiversité, celle-ci fait face à un effondrement qui doit interroger nos modèles sociétaux. Or l’éducation est l’une des clés pour pouvoir prendre en compte de manière appropriée les avertissements des scientifiques, mais aussi s’adapter aux conséquences des changements environnementaux actuels. Elle forme les citoyens d’aujourd’hui et de demain à des interactions positives avec la biodiversité.
Quel est le rôle des collectivités dans cette sensibilisation ?
Un certain nombre de collectivités mettent en place des plans éducatifs de territoire réunissant tous les acteurs de l’éducation pour imaginer une politique éducative du territoire cohérente qui peut prendre en charge ces enjeux d’éducation à l’environnement . Mais même sans plan dédié, elles peuvent financer des interventions auprès des écoles, les informer des offres d’éducation à l’environnement disponibles sur le territoire, créer des liens entre les différents programmes, etc.
« L’éducation au vivant est essentielle pour que les futurs citoyens deviennent des acteurs éclairés de leur territoire. »
Quel type d’action pour quel public peuvent-elles mener ?
Il existe de très nombreux dispositifs à disposition des collectivités pour éduquer différents publics tout au long de la vie, à commencer par celui des aires éducatives développé par l’Office français de la biodiversité avec l’Éducation Nationale. Dans ce programme pédagogique, des élèves du CE2 jusqu’au lycée choisissent une petite zone proche de leur école dans laquelle ils se rendent régulièrement pour mieux comprendre les écosystèmes et les interactions avec les activités humaines Ils y développent une réflexion collective avec les acteurs du territoire, dont les élus, pour apprendre à le préserver.
Quels en sont les bénéfices ?
Les aires éducatives créent des liens forts entre la collectivité et l’école, sans compter l’aspect formation : pour protéger leur zone, les élèves mobilisent toutes les compétences scolaires classiques, mais développent aussi une forme d’écocitoyenneté essentielle à l’avenir des territoires. Ils sont éduqués au rôle de la collectivité avec laquelle ils interagissent, à ce qu’est l’action publique et à ses enjeux. Il s’agit d’un véritable outil pour les collectivités, d’autant plus dans le cadre de Territoires Engagés pour la Nature : les aires éducatives constituent l’un des axes de travail utilisés pour entrer dans le programme, au même titre que les Atlas de la biodiversité communale avec lesquels elles développent souvent des liens.S’appuyer sur des retours d’expériences réussis peut aussi être un levier pour convaincre. C’est ce que propose, entre autres outils, les Centres de ressources de l’OFB.
Comment l’OFB encourage-t-il de tels projets ?
L’objectif est de mettre en place 18 000 aires éducatives en 2030 dans le cadre de la stratégie nationale de biodiversité, soit dans un tiers des écoles et collèges de France. Dans ce cadre, l’OFB développe des outils, des méthodologies et des formations pour les enseignants et les associations d’éducation à environnement. Nous finançons également le développement et le lancement de ces projets sur les territoires : en 2024, nous avons financé à hauteur de 4,2 millions d’euros à travers un appel à projet national qui finance principalement les interventions des structures d’éducation à l’environnement dans les classes.