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Pour enrichir et mettre en oeuvre votre projet de territoire, pourquoi ne pas vous inspirer d’initiatives exemplaires en matière de biodiversité et de développement durable ?

L’Office français de la biodiversité (OFB) a réalisé dix vidéos qui témoignent d’actions concrètes menées dans toute la France par des collectivités reconnues Territoires engagés pour la nature. Ces exemples inspirants vous offriront des idées pour structurer une politique environnementale ambitieuse et adaptée aux besoins de votre territoire.

Chaque collectivité, quelle que soit sa taille, a un rôle crucial à jouer dans la préservation de l’environnement. En observant les réussites de vos pairs, vous pourrez bâtir un plan d’action réaliste qui améliore non seulement la biodiversité locale, mais aussi la qualité de vie des habitants, tout en renforçant l’attractivité économique de votre territoire. Ces initiatives vous aideront également à mieux anticiper les risques liés au changement climatique.

Traduire votre projet de territoire en actions concrètes, c’est montrer à vos citoyens que vous êtes engagés dans une démarche proactive pour l’avenir de leur territoire, leur santé et leur bien-être. Offrez-leur une vision durable et crédible en vous inspirant de ces initiatives réussies et devenez à votre tour, un Territoire engagé pour la nature.


La préservation des sols


Le constat est le même partout : la nature recule à mesure que l’urbanisation s’étend. Il existe pourtant un panel de solutions pour proposer une offre de logements abordable et adaptée, tout en préservant les espaces naturels, forestiers et agricoles. Pour concilier préservation de la biodiversité, cadre de vie et qualité de l’habitat, certaines collectivités envisagent la question de l’aménagement sous un angle différent. C’est notamment le cas de Muttersholtz, commune alsacienne du Bas-Rhin ayant pensé son Plan local d’urbanisme pour lutter contre l’artificialisation des sols. Bilan ? Des logements de qualité et un coeur de ville revitalisé et une biodiversité préservée.

L’oeil de l’expert

Coordonnatrice « aménagement du territoire » à l’Office français de la biodiversité

Les deux ne sont pas nécessairement corrélés, de nombreuses communes consommant de nouveaux espaces sans accueillir de nouveaux habitants. Depuis 2015, la consommation annuelle d’espaces naturels, agricoles et forestiers représente 24 000 hectares par an en moyenne, soit quatre à cinq terrains de foot par heure.

Les sols abritent près des deux tiers de la biodiversité, stockent du carbone, produisent de la biomasse et régulent les cycles de l’eau. Les dégrader, c’est altérer la capacité des sols à assurer ces fonctions écologiques essentielles. L’artificialisation augmente le ruissellement et les risques d’inondation, ainsi que les effets liés à la surchauffe urbaine, même dans les territoires ruraux. Elle entraîne une perte de terres agricoles alors que la souveraineté alimentaire est un enjeu essentiel. Elle détruit et fragmente les habitats naturels, empêchant certaines espèces de se déplacer ou de se nourrir ; elle induit aussi des nuisances sonores, de la pollution lumineuse, de la pollution de l’air et de l’eau.

Tout d’abord, réhabiliter l’existant en résorbant les logements vacants, en transformant des friches industrielles ou en rénovant du bâti ancien. Ensuite, intensifier l’habitat en réduisant la taille des parcelles, en divisant des terrains, en ajoutant un étage ou en multipliant les usages d’un bâti. Enfin, renaturer pour ramener de la biodiversité, qu’il s’agisse de désartificialiser des berges de cours d’eau ou de transformer des espaces bitumés en vergers. Mais la renaturation des sols ne doit pas servir de prétexte à leur artificialisation ; la préservation reste fondamentale : une fois les sols artificialisés, ils sont irrémédiablement altérés. Ne pas les dégrader est le seul moyen d’en conserver la richesse.

Ils sont incontournables ! Miser sur la sobriété foncière permet notamment de limiter et de réduire la vulnérabilité d’un territoire aux effets du changement climatique et d’améliorer sa fonctionnalité écologique. Un nouveau modèle qui nécessite de revoir notre vision des sols et de l’aménagement du territoire. C’est ce qu’a montré le Maire de Muttersholtz, en privilégiant une logique d’habitabilité fondée sur la sobriété foncière plutôt qu’une logique d’attractivité fondée sur l’étalement urbain.

Notre rôle est de faire connaitre les impacts de l’artificialisation des sols et les solutions pour aider notamment les collectivités à mettre en oeuvre la séquence éviter-réduire-compenser à l’échelle de la planification territoriale et à déployer la Trame verte et bleue. L’OFB finance notamment les « Atlas de la biodiversité communale », ou « ABC », qui permettent de dresser un diagnostic partagé des enjeux de biodiversité. Nous valorisons également les initiatives grâce à nos Centres de ressources et favorisons les échanges entre pairs, comme avec la reconnaissance « Territoire engagé pour la nature ».

20 000 à 30 000 hectares
d’espaces naturels, agricoles et forestiers sont artificialisés chaque année en France

Ce rythme est
4 fois plus
important

que celui de l’augmentation
de la population

Près de 8 000 communes
continuent d’artificialiser leurs sols alors que le nombre de ménages dans ces communes diminue

Source : Observatoire de l’artificialisation des sols