Quels sont les impacts du changement climatique ?
Il accroît les pressions sur la biodiversité et fragilise les écosystèmes, entre stress chronique et événements extrêmes. Très concrètement, c’est l’accélération du dépérissement des forêts, la disparition d’espèces vulnérables, l’asphyxie des milieux aquatiques… avec des conséquences sur la santé des habitants, leurs conditions de vie et leurs paysages, les activités économiques ou les conditions de travail.
Pourquoi les collectivités doivent-elles s’y préparer ?
Plus elle est tardive, plus l’adaptation coûte cher. C’est ce qu’on appelle « le coût de l’inaction ». Mettre en place des solutions dès maintenant est plus économique, mais aussi plus doux : sur un littoral, mieux vaut déplacer des habitants de manière apaisée dès 2025 plutôt que les pieds dans l’eau en 2040. Par ailleurs, si vous souhaitez en plus restaurer votre cordon dunaire et la végétation pour ralentir l’érosion, les écosystèmes mettent du temps à se régénérer. Mener des actions de restauration maintenant, c’est multiplier leurs services écosystémiques dans vingt ans.
De quelle façon peuvent-elles s’adapter ?
Avec des solutions fondées sur la nature (SfN, solutions « vertes »), qui ne s’opposent pas aux solutions de génie civil (solutions « grises »). Les SfN sont des opérations de préservation, restauration ou gestion durable basées sur les écosystèmes : restaurer une rivière pour réduire les risques d’inondation, diversifier une forêt pour améliorer sa résistance, revitaliser des écosystèmes littoraux pour freiner l’érosion du trait de côte, favoriser les pratiques agroécologiques pour assurer les rendements futurs… Le mot d’ordre, c’est de revégétaliser et de désimperméabiliser le plus possible, partout, pour réduire l’impact des vagues de chaleur et mieux stocker l’eau.
S’agit-il nécessairement d’actions complexes ou onéreuses ?
En amont, les solutions vertes peuvent paraître plus complexes que les grises parce qu’elles nécessitent des études écologiques. Mais elles sont souvent moins onéreuses, avec un budget à lisser sur plusieurs années et de nombreux bénéfices sociaux et économiques : elles répondent à différentes politiques publiques locales d’adaptation, de biodiversité, de renaturation, d’amélioration du cadre de vie, de santé physique et mentale des habitants…
« Les solutions fondées sur la nature sont des solutions « sans regrets » : les bénéfices sont si nombreux qu’elles valent toujours le coup d’être réalisées. »
Comment l’OFB soutient-il de tels projets ?
L’OFB pilote le programme Life ARTISAN sur dix sites, où nous testons des solutions vertes pour accroître la résilience des territoires au changement climatique. L’objectif est de disposer de plus d’arguments à proposer aux collectivités. Nous avons également créé un outil en ligne intégrant une carte interactive détaillant les caractéristiques de différentes solutions fondées sur la nature, ceci pour tous les types de territoire. Le programme Territoires Engagés pour la Nature peut d’ailleurs inclure ce type de projets, qui font le lien entre les politiques climat et biodiversité à moindres frais.